Le Roi de Bohême

3 => Premier bout réussi : De Suisse à Lourdes pour guérir de ce qu'il y a à guérir...

Le 14/11/2024 0

Dans Actualités

Je stationnais depuis un mois dans mon village ancestral d'origine, Evolène, dans les montagnes en face de ma maison

Img 8841

Mais pourquoi avoir une caravane si c'est pour rester dans le même coin que ma maison ?

Le camping est plutôt un pré, et je suis bien tranquille :

Img 8856

Des cascades qui descendent des montagnes :

Img 9152

Img 8852 2

Je suis à l'aise sous mes arbres

Img 8850

Les vieux chalets et raccards en guise de vue depuis ma chambre :

Img 8934

Tout cela dominé par la Dent Blanche, qui culmine à 4'300 mètre d'Altitude, la reine du Val d'Hérens

Img 8949

Je suis un contemplatif, alors je contemple, et pour cela, le cigare durant plus d'une heure et quelques expressos italien sont mes amis, wath esle ?

Img 9149

Mon auvent double la surface habitable de ma caravane, et il est gonflable en 8 minutes en branchant la pompe sur l'alume cigare de la voiture, ... quant au lion, il me dit : Quand est-ce que tu me ramènes chez moi ? Tandis que les systèmes de moustiquaires à la porte et à chaque fenêtre vont être d'une grande utilité dans les jungles humides...

Img 9145

Mais le jour de mon anniversaire des 52 ans, le 29 juin 2024, il me semble qu'il est temps de lever l'ancre, et je fais mes 400 premiers kilomètres pour atteindre Valence en France, mon état de santé ne me permet pas tellement plus. Dans la vallée du Rhône, la route m'emmène vers un ciel menaçant ?

Img 8665

Ou bien vers le feu ?

Img 8694 2

Une fierté nationnale française passe par là, trop rapide et trop peu de lumière pour l'avoir en net

Img 8696

Et un ciel étrange, avec des averses, tant pis, je bivouaque là !

Img 8705 2

Mon premier objetcif est Lourdes, histoire de prendre des forces spirituelles pour mon grand périple, j'y ai réservé un très beau camping du 3 au 24 juillet : 3 semaines ! Mais déjà pour Valence, je dois m'arrêter à plusieurs reprises pour déambuler et relâcher mes articulations, et l'Akatisie ne me laisse pas rester plus de 2 heures dans la même position, donc j'ai aussi réservé un camping en bord de mer à Sète, du 30 juin au 3 juillet pour le repos. Mais à Valence je retrouve un bon comparse, je suis à la fin de mon bout de hashich, il faut en racheter. Mon comparse Erick me dit qu'il faut aller dans une ZUP ou une ZUS, je m'en souviens plus, en France ils aiment bien les abréviations, en gros ça veut dire Zone Ultra Prioritaire ou Ultra Sensible, un truc comme ça, et on est servi par de joyeux drilles marocains, qui arborent tous un bracelet électronique à la cheville. Je leur dis que leur quartier à l'air bien foutu avec cette stucture pour les enfants et qu'il ne faudrait pas l'endomager, même si de Suisse, on aime bien regarder le JT français parce qu'il s'y passe des choses plus croustillantes qu'un retard de train de 20 minutes, ah oui, ça en Suisse c'est le truc étonnant qui passe au JT, en France c'est plus animé. Ils rigolent mais me disent qu'ils sont gentils, et ils ont l'air...

Donc petite pause au camping de Sète avec mon comparse Erick :

Img 9182

Et le repos dans un cadre dépaysant après une bonne baignade

Img 9192

Un peu de contemplation aussi...

Img 9212

Img 9240

Img 9196

La mouette m'invite à une nouvelle baignade, je terminerai mon cigare après

Img 9339

Mais il est temps de me rendre à Lourdes, Erick me lâche, tant pis, je le laisse à un arrêt de bus, et je continue tout seul, et là les conditions sont particulièrement éprouvantes, j'avance seul avec un Mistral époustouflant du nord, je pense des rafales à 100km/h en travers. Je priais le chapelet parce que je me disais : "J'appellerais mon père qui est à l'hôpital quand je remonterais dans les terres, vers Narbonne", mais j'en ai eu mal aux doigts, crispés sur le volant. Quand tu doubles un camion ou qu'un camion me double, la caravane a de sacrés mouvements de caisse à 100km/h (parfois 80), ça valdingue par la gauche et la droite avec le vent de travers, bref, après Narbonne on remonte vers Toulouse et ça a été de mieux en mieux mais j'étais fatigué. Mes machines à café sont positionnées contre un "mur" de la caravane, je ne mettrais que cette image de l'intérieur de ma caravane sur ce site, le reste a été décoré avec statues, peintures et reproductions, mais réservées aux africains en guise de souvenir (je ne peux même pas offrir un bonbon à chaque africain, ça dépasserait la charge utile de la caravane), alors que leur offrir ? Un café et un souvenir de la plus belle caravane du monde, j'ai déjà les meilleurs café du monde dans la caravane... Bref, donc contre ce "mur", si je fais un freinage d'urgence, elles ne risquent rien, juste de s'appuyer contre, et il faudrait tout de même être con pour tenter un 0 à 100 km/h avec un caravane attachée derrière la voiture..., et je le suis.

Img 8912

En arrivant à Lourdes, je me plante de route et je m'aventure dans la ville avec ma caravane, j'ai dû faire des marches arrières aidé par des ouvriers du bâtiment, prendre des sens interdit, en me disant que si l'homme n'a pas été fait pour le Sabbat mais le Sabbat pour l'homme, finalement pareil pour les routes : les routes ont été faites pour l'homme et pas l'homme pour les routes, et après moult péripéties, ... j'arrive au camping, ... vers 18h00, vanné, je crève de faim, je vais tomber dans les pommes, le sandwich que j'ai bouffé sur l'autoroute ne suffisait pas pour l'effort fourni.

Mais quand on se pointe avec sa maison derrière soit et qu'on doit l'installer pour un mois et pendant un mois qu'est-ce qu'on veut voir par les fenêtres... ? Donc je cherche à positionner judicieusement mon logement, et je suis nul en manœuvres, un vieil hollandais et un vieux allemand m'ont aidé à manœuvrer et me mettre où je voulais me mettre, mais j'ai quand-même cassé un truc. Chaque fois que je bouge la maison je casse un truc. Rien de grave, juste un petit truc de merde en plastique, je le vois, c'est toujours dans les manœuvres, là c'était contre un petit arbre qui m'empêchait de tourner, ... alors bon, c'est soit je recommence mon cirque de marches arrières dans le camping soit je casse. J'évalue si structurellement, le bidule a une utilité pour l'étanchéité ou le bon roulement de la caravane et il n'en a aucune donc je casse, tant pis, et je me pose (un machin en plastique de 30 centimètres de long que je peux recoller pour faire joli, il ne sert strictement à rien).

Après j'ai encore besoin de l'aide de quelqu'un pour glisser mon auvent dans le rail (après ça gonfle tout seul). Je demande au vieil hollandais qui m'avais dit : Bienvenue à Lourdes, et oui, il est curieux et veux bien aider, donc en 10 minutes, c'est glissé. Moi je coule, c'est comme si les litres que je buvais ressortaient tous par la peau, même pas besoin de pisser. Bref, je branche ma pompe à l'allume cigare, le machin se met en place tout seul, je suis la vedette du camping, mais je viens de plier mes machins, fait 400 kilomètres, planté dans Lourdes, et le dernier truc que je veux faire avant d'aller dévorer (oui, parce que j'ai bien envie de me coucher, mais je crève tellement de faim qu'il me faut un magasin, peu importe l'heure). D'ici là, je n'ai qu'à raccorder ma caravane au réseau éléctrique, une rallonge, un adaptateur, pendant que l'auvent gonfle, ... ça va aller. Non, ça ne va pas, il faut un adaptateur spécial caravane ici et me voilà faire 2 aller-retour à la réception pour qu'il me prêtent le bon bidule.

Une fois l'auvent gonflé, je suis raccordé, je fonce dans la première supérette encore ouverte, j'achète et je dévore, et je reviens au camping. 20 minutes de pause sur le lit... scotché au lit, et à 21h00, je me dis : Aller, faut au moins mettre les sardines. Le problème, c'est que les sardines, c'est Erick qui les avait enlevées à Sète, et je me mets à tout sortir pour trouver ces sardines, je sais qu'on ne les a pas oubliée, j'ai contrôlé la place en partant. Et tout à la fin, alors que tout est installé, et que je me dis qu'on a peut-être mis les sardines sous le siège du salon (parce qu'il n'y avait plus un autre endroit possible), et elles n'y sont pas. J'ai tout sorti, Auguste, David (dans les papiers bulle, personne n'a vu, et les rideaux de l'auvent étaient tirés), alors quand tout était exactement en place nickel et que je n'avais toujours pas de sardines, je me souviens que je les ai mises dans le coffre de la caravane (là où il y a les 4 bombonnes de gaz), et elles étaient là.

A 22h00, j'ai été prendre ma douche, j'avais fait tout ça, j'en reviens pas, et alors là il y avait le dilemme : Le Davidoff (je n'en ai que 4, je ne me le suis même pas permis pour mon anniversaire, il vaut 30 balles) ou le Marocain ? 

Bon, j'ai fumé le Davidoff tant j'étais fier de moi, et ensuite le Marocain aussi tant j'étais fier encore...

Ceci dit, magnifique camping La Forêt avec 3 zones : La zone confortable pour les caravanes et camping car, voici mon emplacement 

Img 9377

A gauche de cette même photo, on peut voir toute une série de bungalow qui sont loués à la semaine, et pour les hippies, il y a le bivoic en bas dans la forêt enchantée 

Img 9379

La forêt enchantée..., pas étonnant, avec un climat pareil où il pleut quasi tous les jours en alternance avec le beau temps, micro climat des Pyrénées..., la mousse pousse sur les rochersImg 9453 2Img 9457 3

Petite tranche de vie ici à Lourdes :

Hier matin, je sors de la caravane de mauvaise humeur, car je ne me suis endormi qu'à 03h30 et je vois sur ma montre qu'il est à peine 05h30, alors comme je sors de mauvaise humeur, je me loupe l'escalier de chantier en métal au pied de la porte, et je "m'arrache" le tibia gauche (manière de parler, pour la souffrance ça doit être du même ordre), et là j'ai tellement mal que je tombe par terre, ... et j'y reste, voyant le sang passer à travers le pyjama.

Bref, il n'y a pas grand-chose à en dire, si je veux que quelqu'un s'apitoie sur mon affaire, j'en ai pour 4 heures d'attente aux urgences, tout ça pour me mettre un pansement blanc et me prescrire une pommade décongestionnante, ... et aussi me dire que j'ai eu du bol, parce que ça aurait pu être pire..., ça peut toujours être pire, ... j'imagine que si j'étais tombé par terre comme ça et que j'avais au préalable planté un pieu à l'envers dans mon auvent, et si j'étais tombé sur la pointe (oui, je l'ai planté à l'envers), et que je me serai empalé dessus, selon le point de vue médical, ça aurait sans doute été pire, selon le point de vue Chrétien, ça aurait été sympa.

Donc je me dis : "Chier, je vais devoir refaire une lessive de soie à la main, parce que dans l'état où est le tibia, je ne vais pas attendre que ça cicatrise pour me remettre au lit". Donc je rebouffe une pilule pour terminer la nuit, et là je me rends compte qu'il est 07h35 et pas 2 heures plus tôt, tant pis, j'ai bouffé la pilule, je ne suis peut-être pas complètement contraceptivé, mais je vais pioncer, et c'est le cas jusqu'à 11h00.

Ceci dit, au levé, une douleur sur le pied gauche, en dessous du tibia amoché... : Une morsure d'araignée (je commence à faire la différence avec celles des insectes, si on ne gratte pas, celles des insectes disparaît en une demi-heure, l'araignée ça dure plusieurs jours et ça enfle). Je regarde si elle a bien mordu où si elle a pondu des œufs sous ma peau, parce que je n'ai pas envie de devenir un nid à araignées, mais c'était juste une morsure d'amour sans nidification intempestive.

Par contre, des douleurs pour mettre les pantalons, et ensuite lacer les chaussures (bordeau, je reste digne, même en camping), la jambe gauche n'est pas au point, mais ça tombe bien, parce que Dieu nous en a foutu une aussi à droite au cas où, donc je compense et je fais en sorte de ne pas boiter, j'attire déjà assez l'attention comme ça en fumant le cigare au pied de la grotte sur ma chaise longue en regardant passer les pèlerins, ... eux ils passent, moi je suis statique, mais rester statique, ce n'est peut-être pas la meilleure manière pour passer inaperçu au milieu de pèlerins (non, je déconne, c'est interdit de fumer dans le sanctuaire...). 

Ensuite, procession aux flambeaux, l'air est lourd, il fait 33 degrés même à 21h00, une moiteur, pas un souffle de vent, mais vers 21h30, Dieu m'offre un ciel magnifique, rien que pour moi (tous les autres on mit un l'écran de leur bidule entre le ciel et leurs yeux), donc je l'ai vécu en direct, sans appareil photo, juste de la contemplation, et à la fin de la procession que je me suis contenté de regarder passer, j'ai été m'installer direct à la grotte pour la dernière messe en italien. Je reprie un chapelet, je discute un peu avec Notre Dame mais je n'ose pas trop déranger, parce qu'elle a vraiment beaucoup de boulot ici, donc je regarde les gens, mais à la fin, vers 22h20, alors qu'ils avaient installés toutes les chaises pour les curés italiens, j'avais trop chaud. J'avais prévu qu'il allait fraichir la nuit venue, parce qu'on est quand-même aux pieds des montagnes, donc j'avais mis un marcel sans manches en fond, un marcel manches courtes en guise de sur-couche, et un tee-shirt en coton en guise d'habit, histoire de pouvoir rester jusqu'à minuit tranquille. Donc je me barre de la grotte avant la messe, j'avais trop chaud, tellement mal, je suis rentré.

De retour à la caravane, j'ai le choix de vivre selon les hommes, les scientifiques, les ingénieurs qui ont conçu la caravane, j'ai loué une place 10 ampères, je peux allumer la clim et en 10 minutes c'est à 20C°, ou vivre selon la nature (Dieu, c'est pareil), et rester dans cette moiteur étouffante... Je choisis la moiteur, j'ouvre toutes les vitres de la caravane à l'horizontale, je baisse les moustiquaires, je laisse même la porte ouverte (moustiquaire fermée), comme ça s'il y a un peu de courant, je le sentirai.

Mais j'ai trop mal au tibia, je regarde l'étendue du sinistre, et de 10 centimètres au-dessus de la cheville jusqu'à quasiment à la rotule, il y a une bosse qui doit facile culminer à 3 centimètres d'altitude (au-dessus de l'os), alors comme j'ai trop mal, je prends un linge, je prends le sodastream dans le frigo bien frais, j'imbibe le linge et le met en long pour le positionner sur mon tibia, et enfin, la journée est terminée, la nature est juste sous ma fenêtre, mais les légers rideaux blancs n'ondulent pas de la moindre des manières, alors je dis à Dieu : "Eh, c'est bon maintenant, y'a plus de bougies, de flambeaux ou de loupiottes que tu risquerais d'éteindre, Tu peux respirer un peu, non ?"

A ce moment, un souffle lève mon rideau qui me passe par-dessus, et je vois dehors, tout est parfait, mon tibia est sous refroidissement, et Dieu respire enfin, l'air passe par mon lit, sort par la porte, par les ouvertures de toit, par les autres fenêtres, la fraicheur gagne du terrain, jusqu'à ce que le diable s'en mêle et qu'il demande à Dieu sa revanche au bowling... Dieu accepte, et alors là ça a été une succession de grondements : quand le ciel est éclairé toutes les 3 secondes, on ne sait plus quel grondement correspond à quel éclair, donc c'est réellement une partie de bowling, et pas tellement le temps d'attendre que la boule revienne, c'est plutôt  : "Pousse-toi de là que je lance". 

Et là c'est fantastique, parce que j'ai levé ma moustiquaire (les mouches ne peuvent pas voler sous la pluie), j'ai mis mes deux jambes dehors, et j'ai regardé la partie. Tous ceux qui avaient ces campings-cars hyper-modernes avaient levé parabole et s'étaient aveuglés (je peux faire ça aussi, fermer tous les stores pour faire un noir même en plein jour), mais en bon Suisse, j'aime bien regarder par les fenêtres pour voir ce que trafiquent un peu les autres. C'était fantastique, les éclairs zébraient le ciel, parfois, il faisait clair comme en plein jour, alors les campeurs qui avaient un matériel trop vétuste et qui s'étaient réfugiés sous l'abri des sanitaires voyaient juste de temps en temps, lors des éclairs, deux pieds dépasser d'une caravane toutes vitres ouvertes, tranquille, et pieds au sec (sous la vitre à l'horizontale). Je comptais les points de la partie de bowling en me disant que Dieu n'avait pas besoin de faire des démonstrations pareilles pour me montrer qu'Il habite à Lourdes, et en dernier ressort, alors qu'il me semblait que Satan venait de tirer un beau coup (genre 6 ou 7 quilles au moins), mais c'était sans compter la réplique : Dieu a envoyé sa boule sans même qu'elle ne touche le sol sur la piste, d'où l'absence de grondement, juste un grand : "BAAAM"!, avec un arbre qui éclate et qui s'écroule dans le camping, à minuit pile.

J'écoute, je n'entends pas de cris, pas d'appels au secours, pas d'alarme, pas de pompiers, rien, juste le frigo qui bascule de l'électricité au gaz, donc je reste en paix, mais c'était le dernier coup, le FULL du bon Dieu qui a mis fin à la partie, et après il s'est arrêté de pleuvoir. Du coup, tous les campeurs ont voulu voir ce qui s'était passé, ça a été le ballet de lampes de poches pour voir s'il y avait un blessé ou un mort, mais ils ont surtout vu deux pieds dépasser de ma caravane... Le type fume le cigare la journée, la foudre tombe à 30 mètres de sa fenêtre ouverte la nuit, et le type s'en fout de tout ??? Emoji

Mais non, c'est juste qu'eux n'ont pas su ce qui s'était passé, alors ils ont dû se contenter d'explications de scientifiques que tout est très normal, rassurez-vous braves gens, oui oui, c'est comme un orage à Rome en début février, ça arrive tout le temps, et 3 éclairs qui frappent la croix de la basilique Saint Pierre le soir même de la renonciation de Benoît XVI, vouivouivoui, d'une banalité affligeante, parce que les orages à Rome c'est plutôt en février qu'en août, et puis les éclairs sur la croix St Pierre c'est aussi normal parce que c'est le bâtiment le plus haut qui fait paratonnerre ! Et le 28 février qui suit, quand tous les fidèles sont dans la cour de Castel Gandolfo pour dire un dernier au-revoir au pape avec des ballons jaunes et blancs, pas un ballon ne bouge, et lorsque Benoît termine sa bénédiction et tourne les talons, un souffle lève un tapis sous la fenêtre, genre de tapis qui doit faire au moins 200 kilos, les ballons à l'hélium des fidèles ne bougent toujours pas, mais le tapis est levé, et redéposé sur la tiare sculptée sur la façade au-dessous de la fenêtre du pape. Là aussi, un phénomène météo très étonnant, le vent a été détourné par la façade du bâtiment et s'est engouffré sous le tapis, quelle guigne ces scientifiques, et nous qui croyions que Dieu avait quelque chose à voir avec le pape, ou au moins un mot à dire, ... bon, pas un mot, quelques éclairs et un souffle, mais c'est déjà trop, car pour un scientifique qui souhaite se donner quelque importance, il doit au préalable accepter une constante : 

- Dieu n'a jamais le droit de se manifester dans Sa Création (déjà Son Fils c'était inacceptable, et vu dans l'état où on lui a ré-expédié, on pensait qu'Il avait compris), donc maintenant si Dieu agit, ce n'est qu'une impression, une coïncidence, dormez tranquille, Philippe Janneret vous explique tout ça à la météo.

Du coup les campeurs ont dû se contenter de ce genre d'explications sinistres et désenchantées, tandis que moi je savais ce qu'il s'était passé. Je venais de dire à Dieu : "Oui c'est bon, on sait que Tu habites à Lourdes !", et droit derrière, il éclate un arbre juste pour dire qu'Il habite aussi dans ce camping, c'est ok, j'avais compris. Il ne voulait de mal à personne, on était juste entrain de causer, Il a des manières un peu rustiques pour répondre, mais au moins c'est clair (et l'électricité est revenue une heure après).

J'ai l'impression que je suis tout le temps avec Dieu, et Il donne la paix et la sérénité à ceux qui s'en remettent à lui, à tel point que la foudre à 30 mètres n'est pas inquiétante, à part qu'Il manque singulièrement d'éducation (avant-hier, ma voiture n'était pas très bien parquée, mais vers minuit, je n'ai pas osé la déplacer, ... allumer les phares, le moteur, ouvrir les portières, ... dans un camping où il y a des tentes et des familles, j'ai un minimum d'éducation). Dieu, Lui, Il s'en fiche un peu de la république, Il réveille et met en émoi tout le camping juste pour répondre, et une chose est sûre, c'est que j'aurai réveillé moins de monde en mettant en place ma voiture avant hier à minuit que lorsque Dieu veut mettre fin à une partie de bowling à minuit...

Mais Il a raison, parce que maintenant, avec les scientifiques, Il peut faire ce qu'Il veut, les scientifiques Lui rattrapent absolument tous les coups et plus personne n'a besoin de faire pénitence pour ses péchés, un tsunami qui fait 250'000 morts ? Plaques techtoniques ! Si ça se trouve, c'est juste un type qui avait la foi et qui voulait rapprocher sa maison de la mer (si vous avez la foi aussi grande qu'une graine de moutarde, vous direz à cette montagne : "va te jetter dans la mer, et elle ira", disait Jésus. Donc en 2004, un gars qui avait la foi grande comme une bille a déplacé un continent, et on s'en fout, Dieu fait, Il ne sera jamais mis en cause, les scientifiques expliquent tout !) 

D'ailleurs, le patron du camping ne Lui a même pas fait un seul reproche pour l'électricité, c'est formidable !

Img 9386

Un des châteaux de Charles Le Magne
Img 9462

Mon fantôme à la droite de l'arbre...Img 9475

Ne vous inquiétez pas, je sais aussi me faire plus réel (mais avec ces longues pauses de 20 secondes, il s'agit de ne pas bouger, donc difficile de rigoler...)Img 9485

Pour récapituler ma vie en caravane, c’est que durant 5 mois et demi, il n’y a pas tellement eu de nouvelles, j’ai vécu dans un bunker aveugle, ne laissant ouverts que les deux hublots de toit pour rester sous le regard de Dieu seul, et c’est tout.

Après 5 mois et demi de ce régime dans une boite en polyester étanche, je croyais que j’allais devenir Diogène le chien (comme il aimait à s’appeler car il vivait avec les chiens). Oui oui, au sommet du Val d’Hérens, … bon, Diogène vivait au 4ème siècle avant J.C. dans une grande jarre qui se trouvait dans le temple de la mère des dieux à Athènes. Et le gars commence très mal puisqu’ils sont exilés sur deux générations, lui et son père, et il se retrouve là à Athènes, il a beaucoup moins de commodités que moi dans sa jarre, il se contente d’une écuelle pour manger et boire, un vieux manteau, d’un bâton pour taper sur les gens qui ne lui plaisent pas, et d’une lampe à huile. On le voyait souvent en plein jour arpentant les rues d’Athènes avec sa lampe, et il disait : «Je cherche un homme» (pour signifier qu’il n’en avait trouvé aucun digne de ce nom jusqu’à présent). Alors lui c’est l’emmerdeur public numéro 1 à Athènes, il y avait toute une équipe de philosophes qui se prenaient très au sérieux et qui avaient fondé des écoles, alors quand Platon défini l’Homme comme étant un bipède sans plumes, Diogène se pointe à l’école de Platon avec un coq déplumé, le plante sur la table, et déclare : «Voici l’Homme de Platon» ! (et ensuite Platon a dû préciser sa définition avec des arguties sur la conscience et des trucs compliqués). Diogène c’est le prototype du type qui n’a pas tellement envie de vivre vieux et qui va quand-même finir par dépasser 90 ans et se tuer en usant d’une technique de suicide étonnante : cesser de respirer (du genre : bon, ça suffit, j’en ai marre).

Tout lui était pénible, même manger, et il ne mendiait pas il faisait payer ses conseils, nuance… Mais il était obligé de manger, alors il s'en plaignait lorsqu’il se masturbait un public sur la place d’Athènes en disant : «Ahhh, si on pouvait soulager sa faim en se frottant le ventre ainsi !» … oui bon, ...aujourd’hui on l’aurait mit à l’asile, mais on était en Grèce,… antique en plus, le type vivait dans une jarre, il avait mis Platon en mauvaise posture, donc les gens prenaient note quand il racontait ses salades, même les toubibs prenaient note… Et donc au lieu de l’asile il est devenu un philosophe réputé, il y a des disciples qui se sont mis à sa suite et ses disciples ont fondé l’école des Cyniques (lui pas). Mais il énerve jusqu’à Alexandre le Grand, parce que lorsqu’il revient de ses conquêtes recouvert de gloire et que tout le monde se presse pour le féliciter et le congratuler et lui chanter leur louanges, Diogène ne bronche pas, à ce moment il est à Corinthe, et ça à l’heur d’intriguer Alexandre qui décide d’aller le voir avec ses lieutenants. Il se présente devant sa jarre et lui demande ce qu’il pourrait faire pour lui, alors Diogène lui répond : «Ôte toi de mon soleil», et il s’ensuit une discussion sans aucune marque de distinction particulière pour le grand conquérant, alors lorsqu’il s’en retourne et que ses lieutenants se moquent de ce vieux fou, Alexandre leur répond : «Si je n’étais pas le grand Alexandre, je serai Diogène le chien», et ils sont morts la même nuit.

Alors après 5 mois et demi dans ma boite en polyester aveugle, j’ai demandé les prières à une grand-maman du sud de la France qui n’a pas peur de Dieu, et je crois que c’est grâce à elle que je ne suis pas devenu Diogène… (parce que j’étais bien parti pour rouspéter contre tout le monde), et il a suffit que j’ouvre une fenêtre de ma caravane, et je me suis rendu compte que j’étais au milieu de la nature avec toutes les commodités que les campeurs n’ont jamais, c’était extraordinaire, le matin où j’ai ouvert ma fenêtre et j’ai vu le raccard en face, la montagne derrière, le pré sous mon nez alors que j’avais encore l’oreille sur le coussin…, ça change radicalement de perspective que le bunker (pas si solide que ça, un missile Russe, … même un missile Français à mon avis c’est cuit).

Et j’ai appris à vivre ainsi depuis un mois environ, au-dessus de moi, il y a toujours un arbre, à Evolène un chêne, et ici un boulot. J’ouvre grand le hublot (à la verticale), et suivant que je me mets d’un côté du lit je vois le tronc blanc qui monte entouré de verdure, et si je me mets de l’autre côté je vois les branches avec les petites feuilles tombantes, le ciel à travers, les nuages ou les étoiles, c’est selon. A côté de moi, j’ai ma fenêtre, je peux l’ouvrir jusqu’à l’horizontale et sortir les pieds s’il me chante, donc je peux me retrouver sur un matelas sur mesure, les pieds dehors, et à la verticale de mon regard, je vois par le hublot ouvert les étoiles que les feuilles découvrent lorsque Dieu respire un peu. C’est un style étonnant, parce que TOUT peut être ouvert aux 4 vents en étant hermétiquement fermé pour les nuisibles (insectes), grâce à des moustiquaires très élaborées qui coulissent partout, donc d’une certaine manière, dans ces campings, on vit à la vue de tous, même s’il y a les rideaux blancs. Si je veux changer de slip, je dois baisser le store de mon lit, parce que TOUT peut être fermé aussi avec les stores, la température régulée à 2 degrés près quelle que soit la température extérieure (maintenant que j’ai enfin compris comment fonctionne la clim/chauffage de toit), la penderie est chauffante, le sol aussi, la douche. Bref, on est très loin du confort d’une jarre, même dans le temple de la mère des dieux, donc un Diogène moderne sans aller jusqu’au smartphone quand-même, faut pas pousser…, mais entre le temps de Diogène et le mien, il y a eu celui du Christ, ce qui change pas mal de choses, je ne pouvais pas me contenter du val d’Hérens, d’un bâton et de taper sur tous ceux qui m’énervent...

Donc il y a un mois j’ai changé de perspective, et au lieu d’un bunker, je me suis retrouvé «dehors».

Ici à Lourdes je suis seul tout le temps mais Dieu a tant de consolations à m’apporter que je suis nettement mieux qu’au sommet de mon Val. Ceci dit, il faut bien que j’admette un truc, c’est que le camping n’est pas vraiment fait pour moi, je l’ai vu à 3 reprises : Le vendredi saint au camping TCS quand on a été envahi par les suisses allemands, … des suisses allemands partout, à 3 mètres, de chaque côté. A Evolène c’était tranquille dans un milieux apaisant, un peu de monde le week-end, mais tout à coup ça a été plein alors que j’étais seul (photo 1) mais sinon des gens de l’Europe qui passent par là, comme ça.

Ici c’était encore à peu prêt tranquille jusqu’au 6-7 juillet. Quand je suis arrivé le 3, j’avais le choix de l’emplacement, j’ai tourné dans ce camping, c’était tranquille, mais là, les français ont les vacances et ils sont partout, au lieu des suisses allemands… des français, et il y a l’air d’avoir une coupe de foot importante parce qu’ils se baladent avec des maillots d’équipe de nations de foot. Bref, la famille dont je parlais hier se sont installés à 3 mètres de ma fenêtre de lit. Quand ils avaient fini d’installer, je suis sorti saluer avec la pompe électrique, et j’ai dis au père (celui qui cogitait) : «Quand j’ai entendu que ça gonflait, j’ai failli vous prêter la pompe électrique, mais ensuite j’ai vu que vous avez des garçons qui avaient besoin d’un peu de musculation, alors je me suis abstenu.» (et j’ai rangé la pompe sous le coffre de lit de la caravane), vous voyez, je ne peux pas m’empêcher de sortir des petites phrases du genre Diogène, mais le père à rigolé et il est sympa.

Ceci dit, faut pas déconner, je ne suis pas fait pour vivre dans un camping. Tous ces gens sont en vacances, ils profitent, ils jouent aux boules, ils discutent de choses légères, de la consommation de diesel de leur camping-car pendant que moi je fait la course au péage de Narbonne pour éclater tous ces français avec des voitures diesel, eh oui, je fais du 0 à 100km/h en 7 secondes avec une caravane accrochée derrière, mais j’éclate mon moulin à café et je le sais (quand je suis à 100). Parce qu’à Valence, là où j’avais positionné les machines, même en cas de freinage d’urgence, elles ne faisaient que s’appuyer sur la parois. Elles ne risquaient absolument rien sauf s’il me venait à l’idée d’accélérer comme un abruti, mais je ne suis pas con à ce point, parce que là, tout ce casse la gueule dans l’escalier, et puis ça ne peux pas arriver avec la caravane derrière… mais c’est arrivé quand-même, et quand je suis arrivé à 100km/h, je savais que c’était tombé, mais je ne savais pas encore combien allait me coûter ma petite démonstration à la sortie du péage, ce n’est qu’à Lourdes que j’ai constaté le sinistre et commandé la pièce éclatée : 29 euros. Voilà, c’est à des choses comme ça qu’on cause quand on est en vacances et qu’on fait du camping, ou alors on téléphone à un type à Paris pour lui expliquer à quel point l’orage était terrible, le store de son camping-car à 200'000 balles laissait passer la pluie, et à la météo locale, ils avaient expliqué le phénomène, et il l’expliquait au téléphone au gars à Paris qui devait être scié ! Non, pas scié qu’un fou au camping discute avec Dieu jusqu’à provoquer un éclair DANS le camping, mais d’un phénomène météo que son copain à Lourdes a pu comprendre grâce au satellite sur le toit de sa roulotte, parce que pendant que j’avais les deux pieds dehors, lui il s’informait de se qui se passait à l’extérieur en regardant la télévision et constatait la catastrophe en ouvrant la porte sous son store qui laissait passer des gouttes. Le fabricant va en entendre parler !

Alors moi avec Princeps Augustus, Rex David, le lion et tout mon saint frusquin, je dénote un peu au milieu de tous ces vacanciers qui voyagent léger, et du coup j’ai fais tout le nécessaire pour que Dieu n’ait pas trop à chercher s’Il veut que j’écrive mon bouquin ici, je me suis baladé dans la région avec mon annonce, 800 euros par mois pour 50 mètres carrés, 2 repas par jour, et 2 arrosoirs d’eau, et cette annonce, pas mal de monde l’a vue, et celle de l’office du tourisme l’a photocopiée pour l’afficher, donc si je dois écrire ce bouquin ici tranquille, ce sera parfait, et là, Dieu a vraiment peu à faire pour qu’une mégère lise l’annonce et connaisse quelqu’un que ça pourrait dépanner (j'avais vu une émission que faisait Monsieur Julien Courbet sur les paysans qui se suicident en France à cause des sous, et les paysans sont du genre à disposer de 50m2, ... non ?).

Mais si rien ne se présente d’ici fin juillet, je vais poursuivre ma route. Vous savez, pour venir jusqu’ici, il me faut 3 jours, je n’ai vraiment plus les capacités de mes 30 ans. Et pour Motril en Andalousie, c’est 1000 kilomètres, et après Ferry (200 balles, 10 heures de traversée au repos), puis autoroute de Nador à Fès au Maroc, 3 heures. Donc en y allant tranquille, ça va me prendre 3 jours aussi, mais 2 en Espagne, et ensuite tranquille sur le Ferry.

C’est à la bonne grâce de Dieu, si un paysan se manifeste j’en serai très heureux, mais sinon je vais avancer un peu, en Afrique je vais les trouver, ces 50 mètres carrés de terrain et 2 repas par jour pour 800 euros, non ? 

Vraiment, il y a une forêt enchantée droit à côté, avec de l’eau qui coule et de la mousse sur les pierres, et des choses qui volent..., non, pas des elfes ou des fées, des papillons et des oiseaux et des petits trucs qu’on ne sait pas ce que c’est. Alors il y a le côté sérieux pour les caravanes, camping-car et ceux qui louent des chalets en bordure de la forêt, voilà, ça c’est les types sérieux, et c’est là où je suis, à gauche un chalet, et à droite ma caravane, et tout le monde passe devant, parce que c’est la seule route, y compris pour les hippies qui choisissent la section bivouac.

Mais au-dessus du coin bivouac, au-dessus des gens sérieux comme nous, chalets, caravanes et compagnie, il y a les kings. Alors les kings c’est du genre cette bonne femme qui se pointe hier matin avec son fils dans une mini Cooper rouge et qui se parque sur les places bivouac… ??? La bonne femme du camping lui dit que c’est là, qu’elle ne peut pas aller plus loin, et je suis bien placé pour le savoir, je fume le cigare droit en face. Donc la king sort, je ne sais pas d’où elle vient, plaques françaises, mais elle a sûrement dû au moins faire une centaine de kilomètres pour en arriver là (ou mille, j’en sais rien, chez les kings on ne peut pas le savoir), pantalons jaune vifs en soie ou un tissu satiné avec encore la trace du surplis du fer à repasser sur les jambes, et valise jaune assortie…, elle me sourit en saluant (en général, les gens n'osent pas me saluer, ils tournent la tête ailleurs, les kings s'en foutent), fraîche comme un gardon, elle vide ses 3 affaires du coffre et la bonne femme du camping l’attend avec sa voiturette de golf pour l’emmener au-delà de la barrière du bivouac avec son ado, voitures interdites…

Voilà, c’est eux les kings, ceux qui se permettent ce que les autres n’osent pas, même moi j’aurais pas osé des pantalons pareils, et j’ose beaucoup, et puis ensuite il faut encore arriver au camping en donnant l’impression de pouvoir encore faire un jogging, et ensuite zou, toutes les valises dans la voiturette, et direction le bivouac en bas dans la forêt enchantée, dans des sortes de maisonnettes sur pilotis en plein dans les arbres, avec toutes les commodités, éco-responsables à fond la caisse… oui bon, j’ai quand-même été inspecter le dessous, et ils ont des canalisations, donc ils ont tout en pleine forêt, voyez le style :

Img 9438Img 9443Img 9447

Donc non, c’est pas éco-responsable du tout quand on voit le ballet des femmes de ménage qui vont et viennent avec leurs voiturettes… (j’ai même demandé à une femme de ménage si elle connaissait quelqu’un du coin pour 800 euros et 2 repas et 50 m2, donc on verra). Moi je suis éco-responsable, parce que je sais tout ce qui entre dans ma caravane (si je ne l’apporte pas ça ne rentre pas et je n’ai plus d’eau comme hier soir), et tout ce qui sort, soit via quelques menues poubelles, soit via le transit intestinal, donc plus eco-responsable c’est difficile à faire.

Je me suis baladé un peu cette après-midi, et si vous saviez le merdier à Lourdes pour se parquer… tout le monde veut parquer au parking municipal en face de la porte Saint Joseph du sanctuaire. C’est en pleine ville derrière le cinéma Bernadette, d’accord c’est proche du sanctuaire, mais faut monter 3-4 étages étroits pour trouver une place, et ça coûte cher. Et donc en ma baladant par là-derrière histoire de voir d’où je pourrais prendre la meilleure photo, Dieu me donne une place : direct dans le sanctuaire. Bon, Il sait que j’ai des problèmes de dos et de fatigue, alors avec tout mon matériel photo il me simplifie un peu la vie… Hé, regardez la place, ...difficile de faire mieux que Dieu non ? Je vous laisse juge. Mon camping est justement encore plus proche de cette place que du parking municipal, parce que le camping se situe dans la forêt, c'est à droite de la photo mais hors champs.

Img 9432

La nuit, tout est mieux, non ? Déjà pour les photos, et ensuite, quand tout le monde dort c'est formidable, même dans le camping, plus personne n'est énervé contre plus personne, plus personne ne rouspète, plus personne ne rote, plus personne ne commerce, et les derniers à s'engueuler sur le coup d'une heure du matin le font en chuchotant, alors même si on sent l'énervement dans la tonalité ça se fait en respectant les voisins campeurs... Et ensuite tout le monde plonge dans la sérénité, le calme, la paix, je le constate en me promenant dans le camping la nuit. La famille qui s'est installée à côté de moi a eu fort à faire avec son camping-car, sa tente, sa salle à manger couverte et toute l'installation nécessaire aux repas. Une grosse installation, des énervements, les gamins ne savent pas y faire avec la tente, le père donne des instructions et fait semblant de s'occuper de choses plus importantes que les tentes et ce bordel de chaises pliables, et Madame peut bien le traiter de fainéant en s'activant, mais je vois bien que le Monsieur réfléchit, et il fait bien. Car lui il sait qu'il ne bougera plus de là pendant une semaine, tandis que sa femme ne voit pas plus loin que le repas à préparer. Les deux sont importants, le Monsieur voit au-delà du repas, mais si sa femme n'y pensait pas, ils seraient bons pour jeûner le soir même de leur arrivée, et là ce sera au Monsieur de traiter sa femme de fainéante, ... mais pour l'instant, il doit réfléchir au lieu de s'activer : où se lève le soleil, où il se couche, la position du camping-car, quel arbre il y a au-dessus, et plein de trucs que les femmes ne pensent pas mais qui s'avèreront très utiles durant toute la semaine, même si plus personne n'y prendra garde, le Monsieur sera satisfait d'avoir assez cogité pour être fier de son stationnement au cordeau !

Mais quand tout le monde dort, ils sont si gentils, tous les énervements et les installations sont oubliés, chacun explore ses rêves, et au réveil, l'entente et la cordialité autour du petit-déjeuner sont de retour, le soleil s'amuse à darder ses rayons tantôt à travers une branche, tantôt une autre, selon la respiration du bon Dieu, il fait beau, ils sont en vacances au camping, ils mangent dehors, ...et passe moi le jus d'orange s'il te plait fiston... J'aurai bien voulu leur rappeler qu'ils n'avaient pas tout à fait terminé les discussions problématiques de la veille au soir pour qu'ils recommencent (sans téléjournal pour nous raconter les problèmes lointains qui ne nous regardent pas et sans problèmes autour de soi qui ne nous regardent pas non plus, c'est quand-même un peu ennuyeux), mais la nuit est formidable, elle réconcilie tout le monde.

Quelques photos du soir et de la nuit

Img 9632

La procession aux flambeaux qui se termine derrière...

Img 9641

Img 9688

 

Mais il y a de bons côtés à la journée, comme pour aller fumer un cigare jusqu'à la source de ce fleuve, le Gave, le fleuve qui passe ci-dessus entre la statue de Bernadette et la grotte, c'est à 50 kilomètres plus haut dans les Pyrénées, dans le cirque de Gavarnie :Img 9542 2Img 9534Img 9608

Img 9611

Mais pour pouvoir aller jusque là, faire 50 kilomètres simple course, ... je cherchais quelqu'un de seul au camping qui aurait pu m'accompagner, faire chauffeur avec mon propre véhicule, parce que je n'en pouvais plus, je sentais que c'était le hash qui me pompait toute mon énergie et que je n'aurai ni envie de faire 100km aller-retour dans la montagne pour me balader et faire quelques photos, et que je serai inapte pour faire le tour de l'Afrique comme ça, alors la nuit du 20 juillet, j'ai pris mon bout de hash acheté à Valence, il devait me rester plus de 40 grammes, un bon bout en tout cas, suis allé à la grotte, les gens mettent des fleurs, moi j'ai lancé mon bout dans les fleurs, ça a fait un "poc" au fond d'un bac, j'ai eu du soucis qu'un brancardier n'entende et pense que se soit un explosif, mais personne n'a rien entendu. Donc ça en a été terminé là avec la fumette, ... et pour de bon !

Voilà, Lourdes c'est terminé !

Img 9388

Img 9497

Les commentaires sont clôturés