Chers 35 followers,
Je vous écris à vous qui lisez car je ne sais plus à qui communiquer à part Dieu, et j’ai peur qu’à force de lui raconter des histoires, je ne lui tape sur le système (non, je déconne, Il aime bien quand je lui parle, mais j’avais envie de vous écrire un peu des nouvelles).
Ce que je sais, c’est que je suis totalement déconnecté, de tout, de l’argent, de la civilisation, du monde, des gens, de l’amour terrestre…
J’ai vu samedi en allant dans l’ancienne capitale régionale à quel point j’étais perdu, parce que Rio de Contas est déjà très perdu et que je suis 150 kilomètres plus loin que perdu…
La nuit, si je regarde le ciel, je ne vois plus ni la Polaire, ni la Petite ou Grande Ourse, je vois la constellation d’Orion qui pour le coup se trouve au nord au lieu d'au sud, Casiopée pareil, tout comme les Pléiades, tandis que la Croix du Sud et le nuage de Magellan sont visibles, donc je sais que je suis aussi perdu que Magellan. Je vois tout ça depuis ma terrasse en crapotant, je vois la station spatiale internationale fendre le ciel nocturne, et même là, je n’arrive pas à penser que les types qui y sont sont plus perdus que moi.
Je n’écris pas ce billet pour me plaindre, mais parce que je suis halluciné moi-même de voir à quelle distance je suis de tout et de tous. Je ne m’occupe plus d’argent, je n’en ai plus l'utilité et de toutes façons, je n'en ai plus, pas un billet ni un sou, mes cartes de crédit ? Inconnues des bancomats de la région, donc je n’organise que des transferts, je prends des choses ici et là dans les commerces, les bistrots, et même le Valium à la pharmacie, oui, sans ordonnance ni argent, les gens des magasins, des cafés ou de la pharmacie notent, et Vera passera payer les notes à la fin du mois… C’est hallucinant de vivre sans le moindre argent tout en sachant qu’on peut prendre tout ce qu’on veut, non ?
Mais le temps passe, l’intérieur de ma maison sera totalement terminé ce soir, je vais y vivre à demeure, tandis que je sais que je vais bientôt rentrer, enfin,... rentrer : mon vol de retour sera vite là, mais «rentrer» en nulle part, plutôt continuer, car je vais récupérer ma caravane pour entreprendre un très grand voyage, et je sais à quel point voyager seul peut être dur, sans personne pour partager de magnifiques moments, c’est rude, sans personne à qui parler, j’ai déjà vécu ça et je pensais l’éviter en «arrumant uma mulher» comme me le conseille vivement Lia, … arranger une femme, voilà une idée qu’elle est bonne !
J’ai d’ailleurs senti mon cœur d’artichaut se réveiller un peu lors du carnaval d’ici (oui, vous devez vous poser des questions à propos des dates, mais c’est comme ça au Brésil, le carnaval de Rio de Contas c’était ce week-end, rien à voir avec mardi gras), j’ai vu beaucoup de jolies filles, j’ai même été invité. Mais contrairement au Maroc, ici tout le monde connaît la Suisse, et pas pour les bonnes raisons, donc je reste méfiant sur les mulhers, sauf pour Julia, parce que sa famille est plus riche que la mienne, plus riche que le pharmacien, et Julia est ma dentiste qui est entrain de me refaire toutes les dents qui ne vont pas. Elle aime voyager, elle a d’ailleurs déjà été en Europe, au Maroc, aux Caraïbes et dans plein d’endroits au Brésil, elle a l’âge du Christ, est mignonne comme un cœur, a déjà une fille et n’en n’a pas besoin de plus, et elle est vraiment marrante. Comme je suis un traumatisé du dentiste, à chaque fois que j’y vais, chez n’importe quel dentiste, à partir du moment où je suis assis sur le siège avec la bouche ouverte à ne plus pouvoir parler, eh bien je prie le chapelet parce que j’ai la trouille, et parce que ça me détend, ...et Julia met toujours des musiques chrétiennes, et parfois, elle chantonne avec la musique, comme l’autre jour : «Vem, Spiritu Santo...», je trouvais que ça faisait raccord avec mon chapelet, alors j’ai demandé à Dieu de m’arranger un rendez-vous avec Julia.
Oui, texto, je lui ais dit : «Mon Dieu, tu sais à quel point c’est difficile de voyager seul, perdu, au milieu de nulle part, en plus en caravane ce sera réellement "au milieu de nulle part", et elle est marrante, mignonne, toujours joviale, assez riche pour ne pas s’intéresser à moi parce que je suis o Suiço. Seigneur, si tu veux que je fasse ce que Tu attends de moi, DONNE-MOI JULIA !»
Et donc c’est ce qu’Il a fait. Après ma séance dentaire de cet après-midi, on a convenu d’un rendez-vous après son dernier client, elle est venue, on a discuté, je lui ai même montré les photos de ma caravane, parce qu’elle venait de vendre sa voiture pour acheter une hybride, donc je savais qu’elle savait conduire et qu’elle aurait pu m’aider dans mon futur voyage compte tenu de mon problème de dos. Mais, … je lui parle du Cap Nord et du soleil de minuit, elle ne comprend pas, me voilà parti dans un cours d’astronomie en montrant mon poing en guise de terre et en faisant le mouvement de la rotation terrestre. Elle croyait que la terre tournait comme une bille, nord-sud et pas ouest-est…, donc je lui montre que non, elle tourne comme ça, je fais pivoter mon poing, d’où le soleil de minuit si on est au sommet du monde, elle n’en croit pas ses oreilles, le soleil à minuit ?, elle vérifie sur son smartphone,... eh oui ça existe !!! - Donc voilà, de début juin au 10 juillet, là, au Cap Nord, on voit le soleil nous tourner autour sans qu’il ne se couche jamais, … comment ? - Non, c’est pas le soleil qui tourne, c’est la terre qui tourne en 24 heures !, … oui bon, vu d’ici on a l’impression que c’est le soleil qui nous tourne autour mais pour de vrai c’est la terre qui tourne tu comprends ?… Bon, je vois que je la perds, voyons un peu les photos de la caravane pour voir si elle s’y sentirait à l’aise là-dedans.
Van Gogh ? Jamais entendu parler. Auguste César, oui, je vois quand elle voit la photo du buste qu’elle dit qu’elle connaît, parce que si des couillons ont été jusqu’à sculpter le type, ça doit sûrement être un mec aussi important qu’un chanteur ou un influenceur, mais je vois bien qu’elle ne connaît pas, donc je me rabat sur Jules et je vois qu’elle ne capte pas non plus. Michelange..., Le Bernin n’en parlons pas, David et Goliath ?, oui, oui BRAVO !, cette histoire elle situe, MAIS MERDE A LA FIN !!! N’importe quel couillon qui n’a même pas fait des études de dentiste a entendu parler de David et Goliath.
Voilà, ça s’est terminé un peu comme ça : - j’ai demandé, Dieu a donné, je suis resté incrédule, pantois, et on a prit congé en restant sur le rendez-vous de mercredi pour continuer ma restauration dentaire.
Donc même en amour, je vois bien que je suis déconnecté, que je ne vais plus jamais aimer comme j’ai aimé, parce que ce qu’elle n’arrivait réellement pas à comprendre, c’était pas le truc du soleil à minuit ni Auguste ou Jules, c’était que j’arrive à vivre sans smartphone. Je le lui avait déjà dit au cabinet, mais quand elle m’a vu sortir mon ordinateur pour lui montrer les photos de la caravane, là elle a réellement compris que je ne déconnais pas, que je n’avais vraiment pas de smartphone, et donc la plus grosse question de la soirée c’était : «Comment je fais pour vivre sans smartphone ???»…- ben je ne vis que dans la réalité !
- Mais comment on fait pour vivre sans connaître le sens de la rotation terrestre ni le soleil de minuit ??? (oui bon, j’admets que plein de gens ont très bien vécus sans connaître ces conneries, ...mais les humains ont été créé avant l’invention du smartphone, non ?)
Donc je me retrouve tout seul sur ma terrasse sous mes constellations du sud avec Vivaldi dans les écouteurs et je comprends que je suis complètement déconnecté, je sais que le seul qui puisse me comprendre, m’entendre, et m’aimer à la mesure que je désire être aimé, c’est Dieu. Lui Il sait, Il connaît tous ces trucs, Orion, Casiopée, le soleil de minuit, c’est Lui qui a tout créé, c’est Lui qui a favorisé David contre Goliath, et les César aussi, Il les connaît tous.
Oui, je sais, en racontant mes histoires sur un site de l’internet, j’ai l’impression d’être un naturiste, mais si je suis un naturiste, … que dire d'Instagram et Facebook ? Là c’est même plus du naturisme, c'est au-delà, parce qu’on peut suivre jour par jour tout ce qui se passe dans la vie des gens, ou du moins tout ce qu'ils veulent bien montrer, c’est incroyable !
Ceci dit, moi j’ai mes 35 followers, mes amis invisibles et silencieux, Izac et Vera en ont plus de 1000 sur Insta, donc je vise la qualité et pas la quantité, et je les chouchoute mes 35 lecteurs, parce que s'ils lisent, c’est qu’ils comprennent sans doute mes histoires de de vieux neurasthénique compliqué de la vieille Europe… Parce qu’à part vous, il faut bien dire que je suis si déconnecté que ce soir, pour me remettre un peu à niveau, j’ai regardé les nouvelles sur la RTS, les dernières réelles nouvelles que j’ai suivi c’était que Trump avait été élu président, parce que je suis parti de Suisse le jour de l’élection, et le lendemain j’ai quand-même regardé s’il avait fait un bon score. J’avais dit fin octobre à Stéphane que la bonne femme n’avait aucune chance, Harris, quand on a un charisme aussi flamboyant qu’une serpillière on a vraiment aucune chance contre un type comme Trump donc c’était cousu d’avance. L’autre vieux, Biden, aurait pu rassurer un peu, mais celle-ci elle n’avait rien pour elle. Malgré ma curiosité de voir comment les européens allaient faire pour rétropédaler lorsque Trump imposera la paix, je n’ai même pas suivi les nouvelles, mais ce soir oui, j’ai regardé le 19h30 de la RTS avec Philippe Revaz, un jeune valaisan rassurant, genre de type qui connaît le soleil de minuit. Bon, à cette occasion, j’ai remarqué que les chefs d’états européens se précipitent à l’Élisée, visiblement ils n’ont pas rétropédalé et ils sont tout paniqué parce que Trump a dit «paix» et donc les français et les rosbifs envisagent d’envoyer des troupes en Ukraine pour continuer la guerre ou maintenir la paix (question de vocabulaire, relisez Orwel), mais ils ne pourront pas, parce qu’il faut dire la vérité : si Trump et Poutine signent, ni Zelensky, ni Macron, ni le Rosbif (un nouveau premier ministre à ce que j’ai vu) ne pourront rien y faire, les états-unis d’Europe semblent complètement hors jeu pour la guerre et tant mieux. Ceci dit, sans le soutient américain mais armé par l'Estonie et les quelques républiques Baltes, Voldemort fait tout de suite moins peur, non ?

Putain, les seules nouvelles fraîches qui m’arrivent encore c’est des nouvelles de l’intérieur du Vatican, genre de truc qui n'intéresse personne... soit des fuites des employés de la curie, soit des cardinaux indiscrets qui risquent leur vie comme le Cardinal Pell qui signe "Demos" et qui se fait flinguer pour ça. Ceci dit, un certain Demos II a signé une nouvelle lettre en vue du futur conclave mais à ce que j’ai compris, François a mit tous les services secrets sur le coup et visiblement, il s’est aussi fait repérer et il ne va plus écrire grand-chose, même si Philippe Revaz me raconte que le pape a une bronchite et ne va pas fort, eh bien non il ne va pas tant fort, ça sent le sapin et c’est pas bon pour moi ces histoires.
Mais qu’est-ce qui m’arrive ? Je suis devenu inapte à gérer, inapte à aimer, et malgré ma déception avec Julia, je ne suis même pas en lambeaux comme je devrais l’être, j’ai tant voulu cette rencontre que si elle avait refusé, je pensais que j’allais m’écrouler de détresse émotionnelle, parce qu'elle réunissait vraiment toutes les qualités jusqu'au permis de conduire (et si je l'épousais ça réglait même mon problème de permis de résidence, oui, j'avais pensé à tout)... Donc Dieu arrange tout et c’est moi-même qui me retrouve complètement désabusé et même pas écroulé, juste seul sur ma terrasse à me dire : «Mais bon sang de bonsoir, qu’est-ce que le bon Dieu pourra bien faire d’un type comme moi ?»
En réalité, je sais que pour ce que j’ai à faire, il vaudra mieux que je sois seul, parce que si j’arrume uma mulher, eh bien je ne vais plus tellement avoir envie de partir d’ici pour accomplir ma mission, donc il va me falloir me faire à l’idée de la solitude...
Et encore, là j’ai l’internet qui fonctionne, mais quand je vais basculer sur satellite (non, pas le système Starlink avec ses antennes de 40 kilos), mais sur le petit boîtier Iridium où va falloir attendre 30 à 60 secondes pour charger une photo, là oui, je vais être totalement déconnecté, ce qui se traduit par : Plus aucun contact, ce qui est déjà le cas avec ma famille, mes amis, mes proches, la Suisse entière à part ce soir Philippe Revaz…, ben je vais me contenter de rester connecté à Dieu, ça me semble la meilleure idée de connection

Alors voilà chers 35 followers et amis lecteurs, on va en rester là pour ce soir, pas de photos ni de reportage, juste un petit mot comme ça en passant pour dire que tout va bien ;-)
NB : Mais j'ai compris mon problème, ou plutôt LE problème par rapport à cette histoire, Vera m'avais déjà mis la puce à l'oreille avant d'aller chez ma jolie dentiste, avant même de se donner le rencart, elle m'avait montré l'instagram de Julia, et on pouvait réellement suivre toute sa vie, ses voyages, liker, lever le pouce ou le baisser, comme dans les arènes à l'époque, mais sans que cela n'entraine la survie ou la mort. Donc le problème ce n'était ni le soleil de minuit, ni Auguste, ni Van Gogh, ni même Julia. Le problème, c'est que je ne vis plus dans la même réalité, et je ne peux pas emmener une fille, aussi mignonne, gentille et marrante soit-elle, dans les territoires que je compte traverser, sans antenne-relais, sans wi-fi, sans smartphone, je ne peux ni lui imposer ça ni lui demander parce que je connais d'avance la réponse. Quelqu'un comme Analva pourrait le supporter, mais pas Julia parce qu'elle semble addict au bidule. C'est une réalité que je ne connais pas et à laquelle je me refuse d'adhérer, comme elle-même ne peut pas comprendre la mienne : le silence, la nuit, les heures de méditation à Riacho Fundo, la contemplation. Alors sur ce chemin là, MON chemin, j'ai bien pris conscience qu'il n'y aura que Dieu qui pourra m'accompagner, parce que personne n'est comme moi en 2025, j'ai fabriqué une sorte d'écart temporel entre ce que je vis et ce que la population vit, et je dois rester en dehors du "monde" tel qu'il est pour rester efficace dans ma mission, rien de plus, ... mais rien de moins non plus !
NS Do Ouro, le 17 de février de l'an de grâce 2025 qui suit celle de la naissance de NSJC
Je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, …et pourtant.
…et pourtant, même si la situation semble très morose et morbide, je vois que les choses avancent quand-même, en tout cas ma maison se construit toute seule...

L’ombre de la mort c’est ces états vraiment très difficiles. En Suisse, je les définissais comme étant des états «cliniques», mais ici il n’y a pas de cliniques, donc je dois faire face avec mon seul Docteur, mon Berger : le Seigneur.
J’aimerai le sentir plus présent, même si je sais bien qu’Il est plus proche que le souffle que je respire, j’aimerai le «sentir», sentir son Amour, et je ne le sens plus lorsque je marche à l’ombre de la mort. Et pourtant, Il déploie beaucoup d’énergie pour me montrer Sa présence, le coucher de soleil de hier soir vu de ma terrasse
Puis la nuit, une étoile filante, une petite et rapide, «comme d’habitude» me dis-je, alors pour me montrer que c’est vraiment Lui à la manœuvre (comme pour les éclairs à Lourdes), Il en allume une grande qui flamboie et semble tomber sur ma sierra, je peux suivre tout son parcours, elle ne s’éteint que lorsqu’elle semble aller toucher la sierra en face.
Ce matin, rendez-vous chez Julia pour ma restauration dentaire à 09h30. Alors qu’avant il me fallait une semaine de préparation psychologique pour aller chez le dentiste, là, je me surprends presque à y aller de bon coeur, d’ailleurs j’arrive un quart d’heure à l’avance. Parce que peu importe l’humeur, Julia est toujours trop marrante, elle me parle et me pose des questions quand j’ai la bouche ouverte, avec un tuyaux pour aspirer le jus dedans, et pendant qu’elle fraise : «Tu connais le château au Portugal ?» «… hé... hé...», «- je vais te montrer les photos après...», je l’aime bien ma petite dentiste, je lui ai dis qu’avec elle, je n’avais plus peur de rien et je fais bien parce qu’elle ne fait pas mal, même quand elle pique pour l'anésthésie. Il faut dire aussi que les dentistes européens aiment bien faire semblant que c’est grave et que le travail va être ardu, comme la dentiste que j’ai été voir le 4 novembre, la veille de partir, c’était infaisable, il fallait désosser d’anciens amalgames parce qu’il y avait des caries dessous, traitement de racine, mine soucieuse, radios, attention c’est du sérieux (donc on a déjà mal en voyant la tronche qu’ils tirent).
Mais pour Julia non, rien de tout ça, tout va toujours bien, rien n’est grave, on fait au fur et à mesure, elle discute avec moi, l'assistante, ou elle chantonne avec la musique, tout va bien Monsieur Jesaistout ! De mon côté, comme à mon habitude sur le siège du dentiste, je prie le chapelet, et là je lui dis quand-même au bon Dieu : «Qu’il en soit fait selon Ta volonté pour ce qui concerne Julia», oui, parce que je sais bien que l’Église réprouve ce à quoi je pense : ni plus ni moins qu'un mariage (mais je ne sais même plus si j’ai réellement été marié une fois, que ce soit au civil ou au religieux, c’est un peu foireux comme histoire…). Donc après la séance il en soit comme Sa volonté ce fut, elle donne congé à son assistante et on reste à discuter jusqu’à l’heure du dîner. Elle me montre le fameux château au Portugal, on discute de choses et d’autres, elle me demande quelle sorte de visa j’ai pour construire une maison ici (oui, c’est son père qui a le magasin de choses immobilières où je me fournis, je lui dis même que ça fait 10 jours que j’attends sur son frangin pour la peinture, elle lui fait un Wathsapp sur le champ), alors je lui réponds que je suis un immigrant clandestin au Brésil, pareil qu’un vénézuélien ou un haïtien, illégal ! Je lui explique que j’ai téléphoné à la police fédérale pour avoir un visa de résidence, réponse de la police fédérale : «Il faut vous marier avec une brésilienne» ! (ici c’est très décontracte, la police fédérale c’était une bonne femme qui causait avec un gamin qui piaillait derrière), Julia acquiesce et me dis qu’elle va voir avec Vera pour m’arrumer uma mulher mais que c’est devenu très difficile de trouver une femme de confiance au Brésil. Je lui réponds que j’ai déjà trouvé.
- Ah oui ? C’est qui ?
- Ben toi, tu as toute ma confiance !
Elle rigole.
On badine et j’ai l’impression qu’elle m’éduque, qu’est-ce qui est vraiment important ? Savoir dans quel sens tourne la planète et connaître Auguste ou bien savoir vivre ? Elle sait ce que je ne sais pas faire et qui est important et je sais ce qu’elle ne sait pas mais qui n’a pas l'air si important.
A midi, on prend congé en toute amitié, mais je tire encore le reste de la journée dans la vallée de l’ombre de la mort, une après-midi très difficile… Je ne sais plus vers qui chercher réconfort, je tente Lia mais le moral étant ce qu’il est, ça ne donne pas grand-chose, alors arrivé au soir, je sors sur ma terrasse crapoter mon cigare du soir et Dieu me rappelle à son bon souvenir

Le pied de l'arc-en-ciel est sur la chapelle de Riacho Fundo...

Même si Dieu est tout le temps là, je ne sais plus trop où j’en suis moi-même, j’ai l’impression que ma femme Silvia avait raison parce qu’elle a toujours raison : - «Que je suis inapte à vivre en dehors d’un foyer comme celui de Steve et que je dois être sous tutelle»…
Pour dire la vérité, un foyer est entrain de se construire autour de moi, et un foyer nettement plus chouette que celui de Steve, avec vue sur les sierras et la piste de Riacho Fundo (y inclus le moyen de locomotion), tandis que pour ce qui est de la tutelle, Vera gère très bien mon argent et me présente même des comptes détaillés comme si c’était sensé m’intéresser, et pour le personnel du foyer qui procure les commodités, Vera s’occupe de tout ce qui concerne l’intendance. Qu’est-ce qu’il pourrait bien y avoir de plus dans un foyer ? - Ah oui : les médicaments, mais je n’en prends presque plus, et pour les rares qui restent, ils sont en libre service chez mon voisin le pharmacien… Reste quoi ? Du personnel médical ? Les toubibs sont inaptes, reste donc Marjorie (la chaleur humaine), et même pour ça j’ai l’impression que ça ne va pas tarder à arriver... En attendant, pour ce qui se rapporte à mon âme et mon Salut, je me rassure en me disant qu’il ne dois plus y avoir beaucoup de monde qui prie au moins un rosaire entier chaque jour, alors je tiens sûrement le bon bout et Dieu ne peut pas m’avoir totalement laissé. J’espère juste que mon ordinateur tienne le coup, il commence sérieusement à mouliner, et s’il lâche, je perds mon seul contact avec l’outre-monde (le monde hors de la réalité d’où je me trouve à l’instant T à l’heure H). Si tel est le cas, je ne resterai réellement plus que 80 décimètres cubes de matière organique perdues dans le vaste monde.
Peut-être l’ordinateur doit-il lâcher ?, parce que la seule chose que je sais de manière certaine lorsque je suis ici dans la vallée de l’ombre de la mort, c’est que dans cet état, je suis totalement incapable de réaliser le voyage que j’envisageais, c’est même absolument inimaginable, même simplement le Cap Nord (genre promenade de chauffe), eh bien seul au monde, non, je n’y pense même plus.
Bonne soirée chers 35 amis invisibles,
NS do Ouro, le 20 de février de l’an de grâce 2025 après la naissance de NSJC
Le 5 février !
Je poste une petite nouvelle du jour parce que je crois que quelqu'un prie pour moi, je suis sorti aujourd'hui de la vallée de l'ombre de la mort (ce que j'appellais jadis "le grand noir" et que le corps médical appelle encore autrement), mais aujourd'hui j'utilise le terme biblique, ça fait plus sérieux, mais c'est rare que ladite vallée soit si courte, à peine 3 jours, normalement c'est minimum une semaine-10 jours, ce qui me fait penser que soit quelqu'un prie pour moi (et du coup je dois le rassurer par cette petite nouvelle), soit le Seigneur est encore plus proche que ce que je ne le pense. Si je mets ce titre d'actualité qui n'est plus vraiment d'actualité, c'est que j'avais déjà écris un truc le 5 février, une date importante pour moi ici, et je colle le texte écrit le 5 février ci-après :
En ce 5 février 2025, je passe de SDF/AV (sans domicile fixe avec papiers) en Europe à ADF/SP (avec domicile fixe sans papiers) en Amérique du Sud, je progresse !
Droit sous le soleil,...pas d’ombre le 5 février, jusqu’à maintenant le soleil était au sud, à partir de maintenant, il sera au nord.

Mon domicile réel, c’est et ça restera ma caravane, parce que je me languis de pouvoir revivre en caravane maintenant que j’ai compris tout ce que j’avais fait faux la première fois. Ceci dit, un pied à terre, un endroit où je serai toujours le bienvenu et bien accueilli est aussi important, et c’est ici que ça se passe, car ici je confierai ma vie sans aucune inquiétude à Vera ou à Izac.
La caravane c’est vraiment fait pour la vie dans la nature, le nez dehors et l’oreille encore sur l’oreiller, le bruit des animaux, de la pluie, les grands espaces, c’est l’aventure loin des campings où tout le monde s’entasse. Alors je vais bientôt la retrouver, ma caravane, et ce sera pour vivre une grande aventure, parce qu’à partir d’aujourd’hui je suis un immigré illégal au Brésil… (addendum 21.02: Vu ce qui s'est passé ces derniers jours, si je dois imaginer vivre ce genre d'état perdu au milieu de la jungle ou pire : entouré par des gens inconnus qui se pressent pour me voir ou voir la caravane ou demander des trucs, je ne sais pas comment je vais pouvoir gérer ça, mais bon, je laisse le texte tel qu'écris le 5 février)
Pour vous expliquer un peu mon inexistence administrative : je n’ai même pas de CPF…, et si vous saviez ce que représente un CPF en Amérique du Sud, vous comprendriez l’étendue du sinistre ! Oui, parce que par ici, si on a pas de CPF, ça veut plus ou moins dire qu’on n’existe tout simplement pas. Je veux dire, on ne peux rien acheter et rien vendre sans un CPF (Cadastre de Personne Physique) => un moyen qu’ils ont trouvé pour pister les gens et ça marche du tonnerre, c'est d'ailleurs à cause de son CPF que la police a retrouvé mon peintre en bâtiment 20 ans après une erreur de jeunesse, donc j'ai intérêt à éviter ce machin... Mais voilà, au 21ème siècle, un type qui ne peut rien acheter ni vendre, il n’existe pas ! Allons au plus loin qu’on puisse aller :
- Interpol lance un avis de recherche à mon nom… bon, c’est une idée, mais tout ce qu’ils auront, c’est une réponse de la police fédérale brésilienne qui leur dira : «Oui, un type de ce nom est entré au Brésil par l’aéroport de Salvador le 5 novembre 2024 à 23h58 (oui, là ils étaient au point, scanné passeport et heure exacte d'arrivée), il a encore payé un repas avec sa carte de crédit Visa le 8 novembre 2024 à 15h30 dans un restaurant d’Itapoã, et depuis là, il a disparût, plus aucune trace"... donc soit il s’est noyé avec toutes ses valises, soit il s’est fait flinguer par une mafia de Salvador, jeté dans une benne à ordure, déchargé, bouffé par les vautours, plus aucune trace de l’individu.
Voilà à peu prêt où j’en suis, je navigue en sous-marin dans le Dark World administratif… Mais bon, je suis déjà hors-la-loi depuis le 2 décembre en Suisse, alors peu importe la situation au Brésil, parce qu'où je suis au Brésil, il n’y a ni police ni justice, uniquement la quiétude. Pour en revenir à cette histoire de CPF, depuis la Suisse, je n’arrivais même pas à réserver ma nuit de bus pour aller de Salvador à Faramirim, donc j’ai dû le faire acheter par une copine qui en avait un. Suite à quoi je n’ai plus utilisé aucune carte de crédit, aucune trace, ni pour acheter la moto, ni pour l’immatriculer, ni même pour m’acheter une maison, ni pour m’acheter mes cigares, payer les ouvriers, ou m’acheter ma climatisation, rien, un fantôme, c’est extra-ordinaire !
Mais ici le CPF c’est important, tout le monde sait son numéro par cœur, tandis que je crapote des cigares brésiliens qui sont très bons mais que je ne peux pas acheter sans CPF, ils viennent tous de Bahia, sauf une marque d’Amazonie, et c’est d’excellents cigares qui n’ont rien à envier aux cubains, dominicains ou nicaraguayens, … d’ailleurs, à propos d’Amazonie, heureusement que les intellos européens et le pape s’en inquiètent un peu, parce que s’il fallait compter sur les brésiliens, … on va dire que c’est pas le premier de leurs soucis. D’ailleurs, si j’étais un Fazendero (grands propriétaires fonciers), qui peuvent se permettre de faire à peu près n’importe quoi sur des terres qui n’appartiennent à personne (non, les indiens n’ont aucun titre de propriété, ni cadastre physique ou foncier), je raserai tout pour faire des plantations de tabac, je donnerai à tous les indiens un CPF, un short, un tee-shirt, je ferai venir des cubains pour leur apprendre à rouler les cigares, et ainsi, ils n’auraient plus besoin de chasser à la sarbacane des bestioles dégueulasses, ils achèteraient des bonnes choses dans des supermarchés avec leur CPF. Oui, faudra aussi faire des parkings, des centres commerciaux et des parcs d'attraction pour les distraire un peu. Voilà, Honda a fait la même chose pour les motos, rasé la forêt, couler des dalles en béton, créé des chaînes de montage, et fabriquer toutes les motos du Brésil par des indiens ! Donc si chacun y met un peu du sien, on arrivera bien à tout déboiser, nettoyer un peu tout ce merdier et faire des trucs intéressants.
Non, je déconne, mais à peine, parce que cette histoire de CPF ça m’a emmerdé depuis la Suisse et ici c’est encore pire, donc comment je me débrouille ?
- Ben c’est simple, ici tout le monde sait bien qu’en Suisse, l’argent pousse sur les arbres, alors j’ai été prévoyant : j’ai pris un plan d’arbre à sous avant de partir et je l’ai planté dans le jardin à Vera, et avec la saison des pluies ça a été très fructueux !

Enfin bref, je ne suis pas vraiment sans papiers, j’ai un passeport Suisse, mais j’ai reçu un document de la confédération indiquant que j’avais définitivement quitté la Suisse le 5 novembre, radié l’assurance maladie à la même date, j’ai un visa touriste qui prend échéance au 5 février et aucune possibilité de prolongation ou de permis de résidence. Donc je fais le pari de la clandestinité tant que ma maison n’est pas terminée, et je rentrerai en Suisse pour récupérer ma caravane quand la maison sera finie et la météo un peu plus clémente dans l’hémisphère nord. Pour la suite du programme, il faudra que je change la carte de l’Afrique sur la page d’accueil du site parce que le voyage va prendre une toute autre envergure si je veux rejoindre l’Amérique du Sud avec ma voiture et caravane...
Donc on verra bien la tête que fera l’office de la migration à l’aéroport de Salvador lors de mon départ, mais j’ai tout prévu, Lia va fêter ses 100 ans, j’ai plein de bonnes excuses dans ma besace !
Et seulement après ça, le site prendra enfin une dimension de voyage, … parce qu’ici, même si je ne suis plus vraiment en Europe, je ne suis plus tout à fait en voyage..., à partir du moment où j’ai une maison sur place, d’ailleurs les liseurs doivent se poser des questions sur ces voyages, mais je vais remédier au problème dès le mois de mai, vous allez avoir droit à de belles photos !
En tout cas, si n’importe quelle officine étatique me cherche, j’ai disparût après avoir payé des spaghettis carbonara sur la plage d’Itapoã le 8 novembre 2024 :-)
Cette date du 5 février est aussi importante, parce que ça fait un trimestre que je n’ai plus d’assurance maladie, et je sais à peu près combien a coûté ma santé entre le 5 novembre 2023 et le 5 novembre 2024 = entre 62’000 et 64’000 francs en comptant le rapatriement. Voilà, ça c’était à une époque où je croyais encore que des humains pouvaient avoir un impact quelconque sur mon état de santé, donc je dois voir entre le 5 novembre 2024 et le 5 novembre 2025 ce que ça va coûter pour comparer. Pour l’instant, en 3 mois, j’ai commandé pour 100 francs de médicaments en Suisse que je croyais avoir besoin…, ils ne sont pas encore arrivé, donc j’imagine que je n’en ai même pas besoin (addendum : toujours pas arrivé aujourd'hui, 21 février). Au niveau de ma santé, je dirais qu’elle est meilleure qu’à l’époque médicale, même si je viens de passer ce que les psys nommeraient une «phase mixte», les plus difficiles à maîtriser, où on peut se retrouver au comble de l’abattement et du bonheur quasiment en même temps. Vera a vu que c’était difficile, mais je m’en suis remis entre les mains du Seigneur et j’ai pu passer par-dessus, non sans souffrances, mais c’est le jeu. Donc si le 5 novembre 2025, je m’en sors pour quelques centaines de francs de soins de santé en traversant les terres que je prévois de traverser, ça voudra dire que la psychiatrie et tout le système de santé a un sacré problème…(ou alors la société dans son ensemble), mais j’ai l’intuition que Dieu veut se servir de moi pour donner espoir et confiance aux autres qui sont dans la peine ou qui souffrent dans leur santé.
Fin de l'apparté.
21.02 : En relisant, oui, je me souviens de cet état mixte, pire que la vallée de l'ombre de la mort parce que la vallée c'est stable, c'est très très bas, mais ça reste stable et comme je l'ai dis hier soir à Vera, j'ai la chance d'avoir 52 ans, parce que je sais que ces états ne durent pas éternellement même si lorsqu'on est plongé dedans, on ne voit pas trop ce qui pourrait nous en sortir et qu'on croit que c'est définitif. A 52 ans on sait que ce n'est que temporaire même si notre esprit veut nous faire croire le contraire.
Donc aujourd'hui, reçu la peinture pour la maison et une vidéo de ma dentiste, une vidéo très optimiste : Sur la fin du monde qui semble imminente d'après l'horloge de la fin des temps => 89 secondes avant minuit, mais non, c'est faux, il reste au moins 3 ans et demi, voire 7, croyez-moi ! Non, vous ne me croyez pas, et pourtant... si vous saviez.
NS do Ouro, le 21 de février de l'an de grâce 2025 après la naissance de NSJC
Voyage aux frontières du réel…
Jadis, j’aimais bien regarder les reportages à la TV du genre : «Enquêtes paranormales» et ce genre de trucs improbables, mais quand ça arrive à soi-même, c’est d’autant plus croustillant, donc je demande au lecteur toute son attention et concentration car la journée en a été chargée.

ça commence de nuit : 5 heures du matin, je dors dans ma maison, et je fais un rêve impossible : Il me suffit de signer un papier et tous mes problèmes seront réglés, mais je n’arrive pas à le faire, car le papier en question concerne mon propre divorce. Il faut savoir que j’ai déjà répondu à cette question à mon meilleur ami Didier il y a 30 ans qui me demandais juste après ou avant mon mariage ce que je ferai si ma femme voulait divorcer. Je me souviens très bien tellement ça me semblait incongru, que je lui ai répondu que ça n’arrivera jamais. Mais il me dit que 50 % des couples divorcent et que je devrai y penser mais je lui réponds que je ne serai jamais divorcé, car mieux vaut être veuf que divorcé… Il me demande si je veux dire que je vais la tuer si elle demande le divorce mais je lui répond : «Non, pas envie d'aller un prison, je ne vais pas la tuer, mais tu sais, la montagne est dangereuse et un accident est si vite arrivé, arrêtes de m’emmerder avec tes questions, veuf c’est mieux que divorcé !» (fin de la discussion). Et donc cette nuit c’est réglé, elle a signé parce qu’elle ne pouvait pas faire autrement, et il suffisait que je signe pour que tous mes problèmes soient réglés, je la regarde, elle me supplie du regard de ne pas le faire, je vois ce papier, et je me retrouve dans une situation véritablement impossible, je n’arrive pas à signer, je sais que je dois le faire, mais à chaque fois que je la regarde… je n’arrive pas et ça en arrive à un point tellement dingue que je me réveille (et c’est pour ça que je me souviens très exactement de la situation et du rêve).
Au même moment, à 5 heures du matin, à 150 mètres de chez moi, Vera m’entend crier, comme si j’étais devant la porte et que j’appelais pour entrer. C’est si réel qu’elle se lève et va ouvrir la porte, et là, surprise, pas de David, … elle regarde, ne voit personne et se recouche.
Pareil pour moi, après mon rêve, je mange une banane, je me recouche et on en arrive à la deuxième partie de la nuit où je rêve d’une connerie comme le «droit romain»… Décidément, je suis si loin de Rome que j’en arrive à rêver au droit romain, je suis d’ailleurs si nostalgique que j’ai même commandé du matériel romain en Europe pour terminer ma maison et apporter un peu de Rome en Amérique du Sud. Bref, je termine la nuit, me lève, et bois mon café en pensant au droit romain, Maori arrive pour me poser mes stores, je l’aide mais je dois partir dans une communauté à 30 kilomètres de piste d’ici, donc je n’ai rien le temps de vérifier sur l'internet, je pars. Sur la moto, je prie le chapelet et je me souviens que ma fille, qui fait des études en droit pour devenir avocate, m’avait parlé d’Auguste et du droit romain qu’il a inventé, c’est leur sujet d’étude parce que les codes civils de la Suisse et d’une grande partie de l’Europe ont repris le droit romain. Je ne connais pas le droit romain mais je connais Auguste et je sais qu’il a adopté Tibère pour lui donner le nom César quand ce dernier avait passé 50 ans (Auguste en avait 70). Du coup, je me demande si un type comme Auguste, qui avançait dans la vie en créant des lois avant même la naissance du Christ, avait été assez grand pour créer des lois qui seraient encore appliquées plus de 2000 ans plus tard ? En Europe ça semble être le cas puisqu'ils l'étudient à l'université, quid du Brésil ? Avait-il été assez grand pour créer des lois qui seraient appliquées plus de 2 millénaires après lui-même dans des territoires qui n’existaient pas encore à l’époque ?
Je reste avec ces questions car je n’ai aucun moyen de vérifier, je suis en route sur la moto pour la communauté de Lagoa Grande…
J’arrive là-bas escorté d’Analva et de Liège chez une dame comme moi, oui oui, en 2025, une dame qui se souvient très bien de moi et qui n’a ni smartphone et ne regarde pas les nouvelles non plus, c’est extra-ordinaire :

Ceci dit, je ne me souviens de rien, ni de cette Dame, ni de cette communauté, ni de l’homme de feu, ni de la bannière, rien, Alzheimer total sur cette affaire. Je me souviens avoir repeint les bancs de l’Église principale, d’avoir creusé pour faire les fondations de la maison paroissiale, d’avoir aidé un certain Juan Massaroca à construire sa maison, d’avoir aidé à la chapelle de Riacho Fundo, d’avoir tenté de labourer avec une sorte de charrue accrochée à deux bœufs (ça n’a d’ailleurs pas duré car je slalomais trop), je me souviens aussi avoir récolté la canne à sucre de Zéca et avoir fait du sucre de canne, mais aucun souvenir des bannières…, et encore moins de l’homme de feu, et tout le monde se souvient de l’homme de feu parce qu’il était là la fois où je suis venu avec le père Jacques, Analva et Liège, dans cette communauté, tout le monde semble s'en souvenir,...je devais être bourré. Donc la dame, qui est la petite fille du parrain de Zéca hallucine que Lia soit encore en vie et me raconte cette affaire de l’homme de feu, ou de braises, qui semble brûler, c’est un type qui se promène par là-bas et qui brûle, il est même venu jusque dans la coure de leur maison, les gens lui ont demandé ce qu’il foutait là, mais il a répondu qu’il était coincé là...
Donc une histoire abracadabrante, si étonnante que je devrais m’en souvenir au moins autant qu’Analva ou Liège, mais bon, je ne raconte ici que par intérêt surnaturel parce que ça colle bien avec la journée. Par contre, ils me montrent ensuite un vestige de moi qui date de 37 ans en arrière : Une bannière que j’ai faite, et que j’ai pu faire grâce à mon apprentissage de dessinateur géomètre durant lequel j’ai dû apprendre à écrire comme une machine (pour les plans), donc la première année, on apprend à dessiner et à écrire, un classeur entier de «A», puis un autre de «B», et on continue avec tout l’alphabet, et à la fin de tous ces classeurs on sait écrire comme une machine. Ainsi, grâce à cet enseignement que j’ai reçu à l’âge de 15 ans, j’ai pu faire des bannières pour les 30 communautés qui gravitent autour de la paroisse et je n'en ai aucun souvenir :

Bref, black out sur cet homme de feu et ces bannières, pas grave, on termine un repas gargantuesque chez cette brave dame

En fin d’après-midi, je retourne sur ma moto à NS do Ouro, j’arrive à la maison, j’ouvre l’ordi et je cherche en portugais sur l’internet : «Adoption d’adultes», et là s’ouvre une page du gouvernement brésilien qui défini l’adoption d’adultes au Brésil, et qui oui, fait mention d’Auguste, du droit romain, et de la possibilité de l’adoption d’adultes, ne nécessitant qu’une signature jusqu’en 2002, et depuis 2003, il faut quand-même présenter quelques critères à l’état civil pour adopter, mais je remplis tous les critères pour être adopté par Lia, et même bien au-delà. Merci Auguste !

Donc pour ce faire, il me faut un avocat qui introduise la cause, et par ici, il n’y a pas tellement d’avocats qui vont être compétents en la matière, mais par chance, j’ai sympathisé avec O Dotore Diogène, qui doit être le type le plus cultivé à 300 kilomètres à la ronde, qui a écrit un livre sur l’histoire de la région et du village, doctorat en poche, prof d’université, Green Card pour les USA, il a des appartements jusqu’à Vittoria da Conquista, il sait à quelles sanctions je m’expose depuis le 5 février car je lui avait demandé un coup de pouce pour me prolonger mon visa, mais infaisable si je ne consentais pas au moins à aller en Argentine et retour. Hier, il a même demandé à Vera si j’étais toujours au Brésil, parce qu’il connaît le tarif journalier si je dépasse le 5 février : plus cher que ce que je paye chaque jour mon maçon principal ! Donc ce soir, je lui écris que c’est normal que j’aie un problème de visa, parce qu’un brésilien n’a pas à avoir de visa pour vivre au Brésil, lui explique mon histoire depuis 1992 jusqu’à maintenant avec toutes les photos qui vont bien, et il va m’arranger les choses en bonne et due forme. Alors comme c’est dimanche, eh bien je me permets le meilleur cigare brésilien que je ne me permets que les dimanches parce qu’ils sont trop chers pour tous les jours :

Vu les articles qui précèdent celui-ci, eh bien on va dire qu’on peut très bien vivre sans connaître Auguste César, mais le fait de le connaître m’a grandement aidé à me pencher sur une question qui me semblait improbable, et m’a donné la solution à mon mauvais rêve, pas besoin de signer des conneries pareilles pour rester au Brésil en ce qui me concerne...
Alors si dans mon rêve, je ne suis pas arrivé à signer, ici je signe cette chronique surréaliste avec mon futur nom
Davi Macamba
Nossa Senora do Ouro, le 23 de février de l’an de grâce 2025 après la naissance de NSJC